Gilets Jaunes : être ou ne pas être...
Par | Le 15/12/2018 | ROMANS
Vous êtes nombreux à m'envoyer des messages pour me demander si je suis "gilet jaune".
La réponse est claire et je la rends publique : OUI, bien évidemment.
Je n'ai pas écrit "La 3e guerre" il y a quatre ans pour alourdir encore les étagères déjà trop garnies des libraires. Je n'ai pas écrit ce livre pour moi-même ou pour assouvir un rêve de publication, mais parce que l'étude approfondie de notre société avait généré en moi des choses à dire, une analyse et des conclusions à communiquer... un cri d'alarme qui pouvait sembler évident mais qui, à l'époque, peinait encore à parvenir aux oreilles de la majorité de la population.
Aujourd'hui, et après bien des faux départs (Nuit Debout par exemple), nous nous retrouvons face à un mouvement endurci, endurant, dont les revendications ne se limitent plus à une simple taxe, mais à des exigences bien plus larges et parfaitement légitimes.
Si je devais en retenir deux, ce serait les suivantes, car elles régleraient d'elles-mêmes un grand nombre de problèmes :
- la modification de la Constitution pour y intégrer, entre autres, le RIC (Référendum d'Initiative Citoyenne), parce que le pouvoir doit rester entre les mains du peuple, et non entre celles de prétendus élus qui perdent pieds avec la réalité et le bien commun dès qu'on les place "sur le trône"
- la mise en place de la taxe Tobin (taxe sur les transactions financières), qui permettrait à elle seule d'injecter de l'argent dans les services publics, qui ne doivent surtout pas basculer dans le côté obscur du privé : l'éducation, la santé, les forces de l'ordre.
Le peuple n'est ni entendu ni considéré ni respecté par ses "élites", c'est indéniable dorénavant. Mais en fait, l'a-t-il jamais vraiment été ? Depuis que la "civilisation" existe, la masse a toujours été l'outil de "leaders", l'outil de ceux auxquels elle confie la gestion de ses affaires collectives, gestion qui se transforme presque immanquablement en poursuites d'intérêts privés, comme l'actualité nous l'a maintes fois démontré.
Les Gilets jaunes sont le cri des Français, un cri justifié, qui exige que les VRAIES solutions soient opposées aux problèmes actuels. L'argent, il y en a. Mais pas dans les porte-monnaies déjà faméliques des "riens". L'argent se trouve dans les paradis fiscaux, la haute finance, les GAFA ... Une manne gigantesque, à laquelle aucun chef d'Etat n'ose véritablement s'attaquer alors que c'est exactement par là qu'il faudrait commencer.
Les Gilets Jaunes, nous devrions tous, absolument tous en être, parce que la société telle qu'on nous l'a bâtie est inepte, déséquilibrée, létale pour l'environnement, et c'est pourtant celle que nous allons léguer à nos enfants. De classe aisée ou pas, aujourd'hui, ne pas prendre conscience que ce système est un mirage de l'intelligence et une insulte aux valeurs humaines, c'est s'affirmer soit stupide, soit cruel.
J'espère que le mouvement tiendra le bras de fer et l'emportera.
J'en suis et j'en serai.
Et s'il venait à s'épuiser avant que les revendications ci-dessus exposées ne soient obtenues, alors je ferai partie des mouvements suivants. Parce que j'ai un enfant, parce que je me sens concernée par son avenir, et parce que je ne veux plus de cette société qui creuse les fossés et détruit tout ce qu'elle touche.
Bon combat à tous.