A quoi sert un agent ?

Le 10/01/2023

Pendant très longtemps, il est resté difficile pour les scénaristes de trouver un agent et de faire accepter cette représentation aux producteurs (sauf lorsque l’on était déjà « bankable », évidemment). Les agents étaient perçus comme un coût supplémentaire et inutile par les maisons de production, et constituaient également un caillou dans la chaussure quand il s’agissait de négocier les contrats.

Mais avec l’apparition des plateformes, la donne a changé, car la hausse des besoins en projets s’est accompagnée d’une augmentation exponentielle des propositions auprès des sociétés de production. De nombreuses personnes se sont improvisées scénaristes parce qu’elles avaient une « idée de série », provoquant un engorgement sur les bureaux des producteurs. Ces derniers ont alors réalisé qu’un « filtre » serait tout de même le bienvenu pour s’éviter la lecture de centaines de projets non aboutis ou non professionnels. Désormais, être représenté par un agent constitue donc un gage de professionnalisme et gratifie l’auteur de quatre avantages :

Les producteurs lisent plus volontiers les projets envoyés par les agents, parce qu’ils savent que ces derniers effectuent un premier triage quant à la qualité de l’écrit et son adéquation avec leurs lignes éditoriales. D’ailleurs, certaines sociétés de production comme Mandarin TV n’acceptent plus que des projets soumis par le biais d’agents.
Les agents connaissent les besoins et attentes des producteurs et en informent leurs auteurs pour qu’ils produisent de façon alignée et efficace.
Plus besoin de perdre du temps en démarches et relances : l’auteur peut se consacrer à l’écriture et n’a plus à se coiffer d’une casquette de commercial (qui, le plus souvent, ne lui sied guère).
Plus de craintes à avoir lors de l’établissement et la signature du contrat : l’auteur est défendu par son agent, qui sait bien mieux que lui ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas.

Pendant plusieurs années, j’ai décroché mes contrats d’options moi-même. Mais aujourd’hui, pour rien au monde, je ne me passerais de mon agent. C’est grâce à elle qu’une société comme Cheyenne Federation a accepté de me faire confiance, que je travaille dans de bonnes conditions financières et statutaires, et que je peux me concentrer sur ma productivité.

Il n’est pas facile pour les auteurs débutants de trouver un agent. Mieux vaut avoir déjà fourni quelques preuves de professionnalisation (un ou deux contrats d’option, un ou deux livres publiés à compte d’éditeur, ou des prix remportés dans des concours réputés). Mais une fois que l’on est véritablement lancé, il est valable de contacter des agences artistiques pour être représenté. Votre carrière s’en trouvera facilitée, et le métier d’auteur est bien trop solitaire pour se passer d’alliés.

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