« Qu’aurions-nous fait à sa place ? » est un titre qui appelle à l’implication et l’identification, parce que l’Histoire et l’histoire nous concernent tous.

Alors que nous fêtons la commémoration de la fin d’une guerre mondiale (que nous pensions pouvoir reléguer au rang des souvenirs révolus et dépassés), nous voilà de nouveau projetés dans une période des plus noires et troublées. Dans ce contexte, qui entre tragiquement en résonance avec le passé, « Qu’aurions-nous fait à sa place » ? trouve un écho dramatiquement édifiant.

Cette pièce raconte l’histoire vraie de Noëlla ROUGET, une résistante angevine, qui ne s’est pas distinguée par ses faits d’armes, mais par sa force et sa grandeur d’âme. A l’âge de 20 ans alors qu’elle incarne la douceur et la tranquillité, elle se dresse contre l’occupation allemande aux côtés de son fiancé.

Affiche

 

Elle se bat pour la liberté et déploie un courage dont elle-même ne s’était jamais crue capable. Et c’est heureux parce que les épreuves ne font que commencer. Arrêtée par Jacques Vasseur, le collabo d’Angers, elle est emprisonnée. Son fiancé est fusillé à Belle-Beille. Puis elle est déportée à Ravensbrück, où elle sombre dans l’enfer concentrationnaire, aux côtés de Geneviève De Gaulle, la nièce du Général. 

Contre toute attente, elle survit, mais son combat ne s’arrête pas là. Des années plus tard, lors de l’arrestation de Vasseur, alors que le passé la rattrape et réveille en elle les pires souffrances, elle se refuse à tolérer une nouvelle mise à mort, et devance Robert Badinter, en réclamant au Général de Gaulle la grâce de son bourreau, afin de mettre un terme à la spirale infernale de la vengeance.

« Qu’aurions-nous fait à sa place ? » ne cherche pas à nous enliser dans les tourments d’une guerre passée. Ce spectacle ne se limite pas au devoir de mémoire que cette année de commémoration tient à mettre en avant. Il vise à transcender le temps, en portant jusqu’à nous un message humaniste et courageux, afin de nous extirper des pièges dans lesquels nous continuons de nous embourber : les conflits, le besoin de domination, l’amour de la haine. « Qu’aurions-nous fait à sa place ? » parle davantage de reconstruction que de destruction, de paix que de guerre. C’est une ode à l’espoir et à la véritable grandeur. Et je crois que c’est ce dont nous avons le plus besoin en ce moment.
 

Pour suivre la compagnie porteuse du projet : Compagnie L'Intemporelle.

Teaser du spectacle

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Noella en route vers la scène

QU'AURIONS-NOUS FAIT A SA PLACE ? raconte l'histoire de Noëlla Rouget, résistante et déportée ayant fait gracier son bourreau, dont j'ai transposé sur scène le parcours et les combats. Validé par les deux fils de cette femme d'exception et par les historiens ayant retracé sa vie à travers plusieurs enquêtes et ouvrages, le texte est désormais devenu une pièce de théâtre, que nous espérons faire voyager le plus loin et le plus longtemps possible... parce qu'elle porte un message de paix dont nous avons dramatiquement besoin.

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C'est l'un des comédiens de la troupe des Arthurs qui m'a lancé ce défi le premier. Il avait une idée de sujet, mais la plume n'est pas sa spécialité. Autour d'un dîner fort festif et animé, il m'a adressé une question que je ne m'étais jamais posée : "Ca te dirait d'écrire une pièce ?". Sans même réfléchir, j'ai accepté. J'ignorais alors à quel point l'exercice serait compliqué.

Lorsque j'étais en prépa-cinéma et que j'apprenais à raconter des histoires, une règle d'or nous était imposée : ne faites passer par le dialogue que ce qu'il est impossible d'illustrer par l'image. En clair : pensez visuel, oubliez les bavardages. En élève consciencieuse, j'avais retenu la leçon et l'ai appliquée tout au long de mon parcours. Sauf qu'au théâtre... il faut faire exactement le contraire. TOUT passe par les mots, les tournures, les dialogues, les réactions émotionnelles verbalisées.

Enfer et damnation. Me voilà entraînée dans ma propre déconstruction. Forcée de me départir de mes réflexes, mes techniques et un mode opératoire bien "encré", j'ai dû accepter de dire, parler, exprimer, beaucoup plus que de montrer. Batailler contre ma propre résistance, oeuvrer contre ce qui avait fini par devenir une seconde nature. Mon premier "jet de pièce" atteignit péniblement les 40 pages, soit à peine une heure de représentation. Autre contrainte de taille, à laquelle je n'avais pas vraiment songé : l'unité de lieu et de temps. Impossible de passer d'un endroit à un autre pour alterner les arches et créer du rythme, impossible de jouer sur les ellipses et la diversité des moments. L'oeuvre théâtrale concentre l'espace et la durée, en un microcosme dans lequel tout doit exploser, sans débauche de moyens ou d'artifices.

Aujourd'hui, j'en suis à ma deuxième pièce, mais je peine toujours autant. J'y prends un peu plus de plaisir, mais mon clavier crépite beaucoup moins vite que lorsque j'écris une série ou un roman. Il me faudra donc réclamer de nouvelles collaborations pour parfaire l'entraînement ;).

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